« Ça, c’est nouveau, c’est un truc de jeune. » Vous avez déjà entendu cette phrase ? Évidemment, tout ce qui a trait à la nouveauté est rattaché à la jeunesse. Tendances sociétales émergentes, novlangue et bien sûr innovation technologique.
Oui, plus on vieillit, moins on est créatif.
C’est un fait, la capacité d’un individu à être créatif diminue avec l’âge. « Les individus sont trop influencés par leurs expériences passées, ce qui réduit leurs capacités créatives », note une étude sociologique d’Ana Colovic et Olivier Lamotte, enseignants chercheurs en économie et gestion. En entreprise, le constat est le même. « Les seniors sont plus lents que les autres catégories de travailleurs dans l’adoption des outils innovants comme les technologies de l’information et de la communication. »
Les entreprises considérées comme les plus innovantes ont bien intégré ce présupposé. Chez Google, Tesla et Amazon, l'âge médian est de 30 ans. Dans la French Tech, trois quarts des salariés ont moins de 35 ans. Pour les jeunes, une entreprise n’innove jamais assez. Ils semblent toujours en quête de disruption, de renouvellement, de révolutions, douces ou pas.
Un chercheur de l’université de Californie a creusé le sujet. La créativité augmenterait en flèche en début de carrière pour atteindre son pic 20 ans plus tard (autour de l’âge de 40-45 ans). La suite ne serait qu’une lente décroissance.
Non, l’expérience permet d’innover.
Pourtant, certaines données apportent un bémol. Harvard Business Review a étudié l’âge moyen des Prix Nobel.
« En 1900, il se situait autour de 30 ans, alors qu’en 2000, il était de presque 40 ans, note la revue. Ce phénomène est encore plus prononcé dans les sciences naturelles : l’âge moyen des scientifiques se voyant décerner le prix Nobel de physique est de 48 ans. »
En effet, si la créativité pure s'essouffle à l’aube de nos 50 ans, d’autres compétences prennent le relai, nous permettant de continuer à innover. A commencer par l’expérience. Une personne qui a de l’expérience, aura, juste du fait d’avoir vécu de multiples situations professionnelles, résolu un bon nombre de problèmes. Cette sorte de mémoire lui confère une habileté dans sa capacité à trouver des solutions, à entreprendre, créer et donc innover.
Enfin, il s’agit de ne pas enfermer des âges dans des profils. Tout dépend de l’appétence de chacun pour les évolutions. Tout repose aussi sur la capacité d’apprendre. D’après Harvard Business Review, « beaucoup de grands groupes, après avoir confié leur transformation digitale à un trentenaire, adoptent aujourd’hui la solution des “profils complémentaires” : un binôme senior-junior, au moins pendant la phase de démarrage du projet. Un binôme auquel sont rattachées des équipes rassemblant plusieurs générations. »
La différence d’âge n’est alors plus un problème, mais devient une solution.
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